Pourquoi est-ce important de se préparer à bien vieillir ?
Le vieillissement biologique est inéluctable. Il entraîne progressivement une dégradation des capacités physiques et mentales, rendant les individus plus vulnérables à l’apparition de maladies chroniques : des maladies cardiovasculaires, respiratoires, comme la BPCO, des cancers, des troubles métaboliques, rénaux, des maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou encore des troubles psychologiques comme la dépression.
Ces personnes considérées comme « fragiles » sont en proie à un déclin fonctionnel, à des événements graves (chutes, fractures) et à plus d’hospitalisations qui conduisent à une perte d’autonomie, à une institutionnalisation ou à un décès prématuré.
Selon Santé publique France, le nombre de personnes âgées dépendantes passerait de 1,2 million en 2012 à 2,3 millions en 2060.
Pour endiguer ces maladies, préserver l’autonomie des seniors et avoir la meilleure qualité de vie possible tout au long de l’avancée en âge, la prévention et le dépistage sont essentiels.
Les effets positifs de ces actions de prévention dépendent de leur précocité, souligne le Dr Colas. Dès la mi-vie vers 40-45 ans, bien avant l’âge de survenue de ces maladies chroniques, il est crucial d’intégrer des gestes de prévention dans son quotidien. Puis, de les poursuivre tout au long du vieillissement, avec une vigilance accrue aux étapes clés de la vie, comme le passage à la retraite vers 62-67 ans, puis après vers 75-80 ans.
Quels conseils sur les habitudes de vie peut-on donner pour favoriser l’autonomie des seniors et leur bonne santé ?
Pour retarder l’apparition des maladies chroniques et préserver son autonomie le plus longtemps possible, le Dr Sébastien Colas rappelle les bonnes habitudes à adopter tout au long de la vie :
- avoir une alimentation saine et équilibrée ;
- pratiquer une activité physique régulière ;
- éliminer le tabac et limiter la consommation d’alcool ;
- lutter contre le stress et préserver sa santé mentale ;
- être à jour dans ses vaccinations ;
- consulter son médecin généraliste a minima une fois par an, ne serait-ce que pour faire vérifier sa tension et demander un bilan sanguin ;
- aller chez le dentiste tous les ans ;
- avoir un suivi ophtalmologique régulier et un suivi de son audition ;
- prendre soin de ses pieds en allant chez le podologue et en ayant de bonnes chaussures ;
- ne pas ignorer les petits signes qui s’installent (prise ou perte de poids, fatigue chronique, toux persistante, douleurs chroniques…) ;
- profiter des dépistages organisés (cancer du sein, cancer colorectal…) pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.
Mais aussi :
- maintenir une vie sociale riche ;
- participer à des activités intellectuelles ;
- respecter les limitations de vitesse ;
- maintenir un bon équilibre entre la vie professionnelle et personnelle.
Il ne faut pas attendre d’arriver à la cinquantaine pour se rendre compte de l’importance de ces bonnes habitudes de vie sur notre santé et notre autonomie.
Attendre de ne plus avoir d’autre choix que de perdre du poids, car vos artères sont bouchées par le cholestérol, c’est mettre en place de bonnes habitudes de vie par contrainte et non par choix. Or, tout ce qui est contraint fonctionne généralement moins bien.
Autre exemple parmi tant d’autres : chez les personnes âgées, une mauvaise santé bucco-dentaire rend difficile la mastication, ce qui peut entraîner des carences, une dénutrition, des risques de fausses routes et une dégradation plus rapide de l’état de santé général. Lorsqu’on est jeune, on ne pense pas à tout cela, pourtant aller chez le dentiste tous les ans est important pour vieillir le mieux possible.
L’éducation thérapeutique des patients et de leurs proches est également fondamentale. Si le médecin généraliste n’explique pas à ses patients pourquoi il est important de se faire vacciner contre la grippe, le message ne passe pas. En France, on compte chaque année plus de 10 000 décès liés à la grippe. Se faire vacciner permet d’éviter les complications et les formes graves de la maladie.
Quels sont les programmes spécifiques proposés dans les HDJ spécialisés en gériatrie Inicea ?
L’hôpital de jour (HDJ) joue un rôle clé dans la prévention des dépendances et l’autonomie des seniors. Les patients sont accueillis en hôpital de jour Inicea, spécialisé en gériatrie, après un passage aux urgences, une hospitalisation ou sur recommandation du médecin traitant.
Des dépistages de fragilités sont organisés par une équipe pluridisciplinaire en fonction de la situation de chaque patient, concernant notamment :
- les fonctions cognitives ;
- l’équilibre et la marche ;
- l’état nutritionnel ;
- la santé mentale.
Puis, un plan de soins personnalisé est mis en place pour renforcer ou préserver les capacités. Des bilans à mi-parcours et en fin de parcours sont réalisés. Le médecin traitant est toujours informé par des courriers détaillés.
Actuellement, les cliniques Inicea mettent en place une grille d’évaluation des fragilités sur le modèle ICOPE (Integrated Care for Older People) « soins intégrés pour les personnes âgées » qui est un programme de prévention des dépendances élaboré par l’OMS.
Ainsi, chaque personne âgée de 60 ans et plus, qui rentre dans une clinique Inicea, quelle qu’en soit la raison, est évaluée sur six grandes fonctions déterminantes pour l’autonomie : la locomotion, l’état nutritionnel, la santé mentale, la cognition, l’audition et la vision. L’objectif étant de retarder la dépendance en repérant au plus tôt les fragilités chez les seniors.
Lorsqu’une ou plusieurs fragilités sont repérées, le patient est redirigé en hôpital de jour ou dans une filière spécifique. Des évaluations plus approfondies et un suivi personnalisé sont mis en place. En impliquant le patient dans sa ré-autonomisation, on améliore sa qualité de vie et on lui permet de vivre le plus longtemps possible à domicile.